La société civile congolaise demande sa place aux négociations internationales contre la pollution plastique

SOPRODE appelle à la reconnaissance et à l’inclusion active des ONG congolaises dans le processus du traité mondial sur la pollution plastique

Bukavu, le 8 mai 2025 — À quelques mois de la deuxième partie de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation (INC-5.2) sur la pollution plastique, prévue à Genève du 5 au 14 août 2025, l’organisation congolaise Solidarité pour la Protection des Droits de l’Enfant (SOPRODE) tire la sonnette d’alarme sur l’exclusion croissante des voix de la société civile dans ce processus international d’une importance capitale.
Dans une lettre adressée à M. Jean-Pierre Bope Lapwong, point focal de la République Démocratique du Congo (RDC) auprès du Comité intergouvernemental de négociation (INC), SOPRODE appelle à une action urgente pour garantir la reconnaissance des ONG congolaises comme observateurs légitimes et leur intégration au sein de la délégation nationale officielle.

Un traité crucial, un accès restreint

Mandaté par l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement en 2022, le processus INC vise à mettre en place un instrument juridiquement contraignant pour lutter contre la pollution plastique. Or, alors que le plastique continue de contaminer nos sols, nos rivières, notre air et même notre corps, les négociations se tiennent de plus en plus à huis clos.
SOPRODE dénonce notamment l’exclusion des observateurs des groupes d’experts, la non-publication des versions de texte de négociation, et la fermeture des sessions informelles. Ces restrictions compromettent les principes de transparence et de participation, pourtant reconnus par le droit international et régional, comme le Principe 10 de la Déclaration de Rio.

La voix du terrain : un impératif démocratique

« La participation du public n’est pas une faveur, c’est un droit », rappelle SOPRODE. Pour l’organisation basée à Bukavu, dont les actions en faveur de la justice environnementale s’inscrivent dans les réseaux International Polluants Elimination Network(IPEN), Global Alliance for Incinerator Alternatives (GAIA) et Break Free From Plastic, l’expertise des communautés locales est essentielle pour un traité réellement efficace et équitable.
L’organisation exhorte la RDC à :

  • Reconnaître officiellement les OSC comme parties prenantes légitimes au processus ;
  • Intégrer des représentants de la société civile dans la délégation officielle ;
  • Partager de manière proactive les textes de négociation avec les parties prenantes nationales ;
  • Promouvoir la réduction de la production plastique à la source ;
  • Défendre l’accès permanent des observateurs aux négociations.

Un appel à la cohérence et au leadership congolais


Lors de l’INC-5.1 à Busan en novembre 2024, SOPRODE avait déjà plaidé auprès du représentant congolais pour un engagement fort en faveur d’un traité ambitieux et respectueux des droits humains. L’organisation espère que cette ouverture se concrétisera à Genève par une délégation réellement inclusive.
Pour SOPRODE, la RDC a une opportunité unique de jouer un rôle de leader africain dans la lutte contre la pollution plastique, en assurant que les voix de la société civile — voix de terrain, de l’expertise et de la résilience— soient enfin entendues.

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